RIP : L’accès au très haut débit est aujourd’hui favorisé par l’action publique. L’Agence du Numérique, missionnée par le gouvernement pour mettre en place le Plan France THD, et les départements français rendent accessible la fibre optique aux populations délaissées grâce aux Réseaux d’Initiative Publique (RIP). Cependant, et malgré sous le soutien de l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes (ARCEP), les RIP et les transformations de l’industrie des télécoms en France ne font pas encore l’unanimité et sont loin d’être exploités au maximum de leur potentiel. Décryptage. (THD)
Avec la privatisation de France Télécom-Orange, l’arrivée de Free en tant qu’opérateur télécom, et l’incroyable évolution de notre utilisation du numérique, le marché des télécoms français a été bouleversé durant les 20 dernières années.
Cependant, une partie du territoire français n’a pas eu accès à cette petite révolution. Environ 20% des foyers français ne peut prétendre à plus de 20 Mbps. En effet, nombreuses sont les zones grises où les nouveaux réseaux n’ont pas été déployés. En cause ? Les modèles économiques des opérateurs télécoms ne favorisent pas l’investissement en zone à faible densité. De surcroît, la multitude d’opérateurs télécoms en France a entrainé une guerre des prix, très inférieurs au reste de l’Europe; affaiblissant la solidité financière des acteurs de l’industrie. C’est ainsi que depuis 2004, la loi sur la confiance en l’économie numérique permet aux départements français de déployer leur propre réseau d’initiative publique; favorisant le désenclavement numérique des zones peu desservies.
Les RIP sont des réseaux de connexion à Internet mis en œuvre par les prescripteurs publics visant à réduire la fracture numérique; permettant aux particuliers et aux entreprises l’accès à des offres THD. Ces réseaux garantissent une compétition complètement équitable entre les opérateurs télécoms nationaux et innovants; et ainsi une diversité d’offres pour couvrir tous les besoins.
Au total, 80 RIP ont été installés en France. Ces RIP sont présents sur la globalité du territoire français, de l’Alsace au Gers, mais aussi dans les DOM. Ces réseaux représentent aujourd’hui 642 000 prises FttH (Fiber to the Home) et plus de 133 000 clients finaux. De plus l’activité économique des RIP a généré 6 000 emplois directs en 2015 (12 000 prévus en 2017); 1,45 milliard d’euros de chiffre d’affaires (croissance de 15% en un an); et 145 millions de gain annuels de pouvoir d’achats (dont 88 millions pour les entreprises).
Les RIP se révèlent être des alliés efficaces pour la montée en débit des entreprises. En effet, ceux-ci permettent de réduire drastiquement les coûts de raccordement (qui s’élevaient parfois jusqu’à plus de 3000€); et ainsi garantir un accès abordable au Très Haut Débit. Les besoins et les comportements vis-à-vis d’Internet évoluant rapidement, le THD est un outil nécessaire pour la croissance des entreprises. Le désenclavement numérique est un facteur crucial du développement économique d’une région. Les zones couvertes par un RIP ont un taux de création d’entreprises élevé et un taux de chômage plus faible.
Comme d’autres opérateurs télécoms alternatifs, Alsatis Entreprises s’appuie souvent sur les RIP, afin d’accompagner les professionnels qui souhaitent augmenter leur débit. Nous avons installé des agences commerciales régionales à proximité des RIP, comme par exemple à Toulouse avec le réseau Zefil; dans l’ouest avec Nantes Networks ou en Solstice; en région parisienne avec entre autres Quentiop; et sur Lyon avec Grand Lyon THD. Pour compléter cette démarche personnalisée d’opérateur de proximité, nous proposons des solutions sur mesure et donc parfaitement adaptées aux besoins des professionnels.
Notre filiale Alsatis Réseaux, en tant qu’expert en réseaux télécoms, contribue à la mise en place de certains RIP. En effet le département de l’Isère a mandaté Alsatis pour la mise en place d’une partie de leur Réseau d’Initiative Publique, où plusieurs technologies (fibre optique, relais radios) ont été combinées afin de permettre la montée en débit jusqu’à 100 Mbps pour les entreprises. Dans le Limousin, Alsatis a permis d’élargir le territoire couvert par le RIP Dorsal d’Axione à l’aide des relais radios; permettant aux zones les plus isolées d’avoir un accès à Internet de qualité.
Néanmoins, le passage au THD est laborieux pour les professionnels. En effet, selon le dernier rapport de l’ARCEP, la fibre optique ne représente que 7% des souscriptions des entreprises. Les raisons de cette faible pénétration du marché sont multiples. Dans les 3 opérateurs nationaux, Orange privilégie l’utilisation de son réseau cuivre devenu obsolète, SFR ne se positionne que sur son propre réseau, et Free attend pour sa part une interface client unifiée pour utiliser les RIP. Pour les opérateurs alternatifs, les RIP représentent une opportunité d’échapper à la concurrence féroce des opérateurs nationaux, leur permettant de pousser leurs offres sur-mesure à un nombre plus important de professionnels.
Cependant, plusieurs bonnes nouvelles se profilent pour que les RIP transforment leur potentiel. Tout d’abord, la loi Macron du 7 Août 2015 définit les conditions grâce auxquelles un territoire peut se voir attribuer le statut de « zone fibrée » par l’ARCEP, entrainant l’arrêt du réseau cuivre et forçant ainsi les opérateurs nationaux à utiliser le réseau fibre local, généralement des RIP pour les zones peu denses. Ensuite, le plan THD et le plan européen pour la mise en place de la 5G devraient une fois de plus bouleverser nos habitudes et susciter des besoins accrus en très haut débit. Le taux de pénétration de la fibre optique pour les entreprises augmentera donc drastiquement. Enfin, les opérateurs innovants s’organisent et se fédèrent dans l’Association des Opérateurs Télécoms Alternatifs (AOTA) afin de mieux faire entendre leur voix auprès de l’ARCEP, et obtenir une place plus grande sur le marché national.
Les RIP sont donc des infrastructures plus que nécessaires pour le désenclavement numérique et le développement économique des territoires français. Puisque les offres des opérateurs télécoms traditionnels ne font pas l’unanimité, les PME françaises ne devraient pas hésiter à se tourner vers les solutions proposées par les opérateurs alternatifs, généralement moins coûteuses et plus adaptées à leurs besoins. Elles bénéficieront aussi de plus de considération dans la relation avec leur fournisseur